Éclaircissement sur les sacrifices

Joseph de Maistre


La vitalité du sang, ou plutôt l'identité du sang et de la vie, était une opinion aussi ancienne que le monde, que le ciel irrité contre la chair et le sang, ne pouvait être apaisé que par le sang ; et aucune nation n'a douté qu'il y eût dans l'effusion du sang une vertu expiatoire !


Or ni la raison ni la folie n'ont pu inventer cette idée, encore moins la faire adopter généralement. Elle a sa racine dans les dernières profondeurs de la nature humaine... Il n'y a rien qui démontre d'une manière plus digne de Dieu ce que le genre humain a toujours confessé, même avant qu'on ne le lui eût appris : sa dégradation radicale, la réversibilité des mérites de l'innocence payant pour le coupable, et le salut par le sang. Joseph de Maistre.

Homme politique, philosophe et écrivain, il naît à Chambéry, dans le duché de Savoie et meurt à Turin, alors capitale de la maison de Savoie, où il repose dans l'église jésuite des Saints-Martyrs. Son existence se passe à être ballotté entre périls et incertitudes. Au gré des affectations et des refuges, il vivra un peu partout en Europe, en particulier en Russie, à Saint-Pétersbourg, où il sera vice-ministre plénipotentiaire de Sardaigne. D'une oeuvre vaste, on peut retenir les Considérations sur la France (1796), Du pape (1819), Les Soirées de Saint-Pétersbourg ou Entretiens sur le gouvernement temporel de la Providence (1821).

Les Carnets se composent de textes rares et précieux, courts et radicaux, inédits ou disparus, de penseurs et écrivains majeurs. Ils ouvrent un accès direct aux réflexions aussi bien qu'aux fictions de ces auteurs qui ont formé la pensée et la littérature contemporaines.

Vendredi 17 Septembre 2010