Mémoires, histoire des déplacements forcés

Melica Ouennoughi (dir.)



Cet ouvrage intègre des contributions de chercheurs sur leurs travaux respectifs portant sur les héritages des composantes en migration. Ces textes réunis ont été dirigés sous la forme d'un fil conducteur que j'ai pu conduire depuis ma thèse autour des marqueurs, legs et résistances politico-culturelles des déplacés depuis la fin du XIXe siècle (époque coloniale) jusqu'à nos jours. Il s'agit dans ce travail collectif de rapporter l'existence de biens immatériels préservés par des populations déplacés en dépit du dénigrement de leur oasis ou leur lieu d'origine. 
Ce travail intègre un article inédit que m'a transmis le fils de Pierre Bourdieu, connaissant mes travaux sur les migrations forcés suite aux déportations d'Algériens et Maghrébins en Nouvelle-Calédonie poursuivant le déracinement d'un système paysan qui venait en amont des migrants des années 45-50. . L'article de Pierre Bourdieu et Loïc Wacquant s'intitule "l'ethnologue organique" en mémoire au sociologue Abdelmalek Sayad. Il ouvre en quelque sorte le lien permettant de réunir les contributions dans une même dynamique scientifique interdisciplinaire dont la base est l'anthropologie qui fournit un canevas de recherche thématique. 
Les lecteurs pourront également découvrir une contribution d'un chercheur kanak en sciences de l'éducation, en effet Eddy apporte une contribution scientifique sur "Emplacement et déplacement des écoles en milieu kanak... Les lecteurs pourront découvrir ainsi que le déplacement d'un objet a tout son sens dans l'exemple kanak. 

Ils pourront enfin poursuivre sur le déplacement des arts de la littérature des artistes primo-arrivants mais cet ouvrage souligne comment la vision négativiste de l'ancienne migration a permis de faire naître bien avant ces primo-arrivants des années 1990, une dynamique culturelle et scientifique qui, bien que non visible dans  la société, s'opère dans l'ombre sans signe apparent, leur seule base reposant sur les vieux dictons en rappel à Bourdieu, cette dynamique a tout son sens aujourd'hui puisqu'elle s'est véhiculée autour des vieux cimetières et des vieilles assemblés (Djemaâ, Tajmâat) déplacées localisées depuis le 19è siècle en Océanie. Depuis mes anciens travaux et mon retour de Nouvelle-Calédonie, je pose la question des vieilles assemblées d'une vieille coutume légués par des alliances mixtes. Les Algériens et Communards durant leur exil à la fin du XIXe siècle, et leurs liens d'affinités dans les territoires politiques des iles Loyauté de Nouvelle-Calédonie puis vers le vieux cimetière de Bourail (autour du saint patron Soufi) en sont un très bon exemple. 
Les lecteurs pourront découvrir le formidable lien d'une ancienne résistance issue d'une mixité des années 1950 en Argentine mais également au Canada. 

Enfin les lecteurs pourront lire des contributions sur les espaces oasiens depuis les déstructurations coloniales, puis les réformes agraires, les complexités des espaces oasiens au niveau habitat, aménagement des oasis, maintien des typologies et d'une tradition en dépit des dénigrements de la mondialisation...  
J'ai intégré les suites d'un de mes travaux sur l'implication des arabo-berbères dans la gestion des conflits kanaks. En effet la vieille coutume des anciens se rapproche pour régler des litiges dans la mixité. Ainsi par ces formes de réunions informelles, les anciens indigènes, qu'ils aient été kanaks ou d'Afrique du Nord, participent au destin commun dans les questions du "Vivre ensemble" du Préambule de Nouméa de 1998. Par ces chemins coutumiers informels des anciens, les nouvelles générations mixtes sont devenus des Calédoniens à part entière. C'est près des legs culturels qu'ils vivent naturellement dans l'espace républicain français. Une attention particulière sur les conditions du "vivre ensemble" a été porté sur un autre article rédigé avec Alain Montlouis sur l'échec scolaire avec comme alternative l'anthropologie... 
Et puis en annexe de l'ouvrage, les lecteurs découvriront un écrit inédit de Louise Michel qui a fait l'objet d'une conférence sur Paris que Alex Laupeze avait dirigé, autour de  deux conférenciers dont Nicolas Rey sur l'histoire des esclaves en Amérique Latine et moi-même sur Algériens et Communards en 1871. 
En dernier lieu,  12 fiches matricules inédites en annexe tirées des 2000 fiches de mes rushs et qui feront  l'objet d'un repertoire généalogique entre les Nords-africains de la Nouvelle-Calédonie et ceux de Guyane, .à paraître  en complément du premier fourni sur la Nouvelle-Calédonie,entre les Nords-africains de la Nouvelle-Calédonie et ceux de Guyane.

Jeudi 19 Mars 2015