Bébés dans la tourmente des conflits et désastres, Sandra Bernhardt
Auteur principal : Sandra Bernhardt – Action contre la Faim – Paris
Co-auteur (s) : Cécile Bizouerne - Action contre la Faim – Paris
Dans les catastrophes naturelles ou les conflits, Les populations sont confrontées à des pertes matérielles et humaines, ainsi qu’à des violences physiques et psychologiques. Elles sont aussi souvent amenées à fuir et à s’installer de façon plus ou moins permanente dans des camps ou des abris de fortune. Dans ces contextes, la capacité des parents à prendre soin des jeunes enfants est souvent mise à mal ; les mécanismes communautaires sont eux aussi perturbés. Les besoins des nourrissons et les compétences parentales sont rarement évalués et pris en compte dans les dispositifs de réponse à l’urgence. Comment prendre soin de son bébé quand on est soi-même en souffrance, quand on n’a pas la possibilité de mettre en œuvre les rituels autour de la naissance ou des étapes clés du développement, quand on n’a perdu des membres proches de la famille ou d’autres enfants ? Action Contre la Faim travaille depuis de nombreuses années à la mise en place de programmes pour accompagner les parents et leurs enfants dans ces situations d’urgence et exil. Les activités proposées se basent sur une analyse culturelle de la façon de s’occuper des bébés et leur transformation liée à la situation d’urgence, aux contextes de vie actuelle et au métissage induit par ces bouleversements. Selon les besoins et les ressources identifiés, ACF développe des interventions pour renforcer le lien parent-enfant, trouver avec la communauté et les familles des adaptations à ces nouveaux contextes, et assurer le bon développement des enfants à travers des activités de stimulation. Les aspects culturels et psychologiques au cœur des dispositifs mis en place. Le poster présentera l’approche d’ACF et des exemples de programmes.
Poster en pièce jointe au format pdf.
Maternité en terre étrangère, Hawa Camara
Auteur principal : Hawa Camara – Maison de Solenn (hopital cochin– paris)
Les périodes de la grossesse et de l’accouchement sont des moments importants dans la vie d’une femme. La grossesse dans toutes les cultures est vécue comme un moment de fragilité pour la mère, qui s’accompagne d’un changement identitaire : passer de l’état de fille à celui de devenir mère. Cette transition qui exige une adaptation importante est souvent associée à une grande vulnérabilité. Or, cette vulnérabilité peut être exacerbée par des circonstances particulières, dont celles qui découlent de l'expérience migratoire.
La migration est donc une situation quasi expérimentale permettant d’examiner comment les femmes font appel à diverses compétences personnelles et font sans leur mère lorsqu‘elles viennent d‘une société où la place des mères est essentielle dans la transmission.
La maternité avec ses différentes phases : conception, grossesse, accouchement et même lactation, est considérée comme une période de plénitude et d’accomplissement de la féminité.
Comment la femme migrante peut-elle vivre pleinement sa maternité dans un pays d’accueil où les pratiques accompagnants ces différentes étapes, notamment la grossesse et l’accouchement, ne sont pas les même que dans le pays d’origine ?
A travers une recherche faite auprès de femmes migrantes d’origine soninké - au moment de la naissance du premier enfant - nous avons tenté d’explorer comment ces femmes arrivent à vivre harmonieusement cette période périnatale, lorsque par la migration elles doivent négocier la transmission trans-générationnelle.
Transmission du traumatisme de la mère au bébé, une perspective transculturelle, Elisabetta Dozio
Auteur principal : Elisabetta Dozio – Université Paris 13- Paris
Co-auteur (s) : Marion Feldman, Marie Rose Moro
La présente recherche porte sur l'étude des mécanismes de transmission du traumatisme entre la mère et son bébé à travers l'observation de leurs interactions afin d'aborder le processus de transmission et les conséquences pour le bébé.
L’étude est basée sur un échantillon de 4 dyades. Les mères ont été exposées à des événements traumatiques avant la naissance de l'enfant. Les enfants ont un âge entre 2 et 6 mois. Les quatre mères ont émigré en France en provenance d'Afrique.
Les mères ont répondu à une entrevue semi-structurée en présence des enfants. Les interviews ont été filmées. La transmission mère-enfant du traumatisme et l'acculturation ont été évalués.
Les résultats ont confirmé que le stress post-traumatique de la mère influe sur la relation mère-enfant, ce qui entraîne des interactions très pauvres. Le vécu traumatique affecte la disponibilité de la mère dans sa capacité à interagir avec le bébé et à réguler son état d’excitation émotionnel, cela conduit à une réponse négative à l'enfant qui accentue la transmission de l'état émotionnel de la mère. La transmission est influencée aussi par le rôle de la culture. Les données recueillies ont indiqué que la transmission des techniques de maternage et les pratiques de soins culturelles sont influencées négativement par la vulnérabilité caractéristique de la période périnatale en migration.
Les résultats sont en accord avec les hypothèses sur la transmission du traumatisme de la mère à l'enfant et mettent en évidence la nécessité de considérer l'aspect transculturel en association avec l'événement traumatique: la migration et son effet sur la transmission en association avec le stress d'un vécu traumatique ont un effet crucial sur les interactions mère-enfant et sur la transmission des traumatismes.
Etude comparative des vocalisations de bébés dans des contextes multilingues et monolingues : caractéristiques prosodiques et interaction sociale, Rubia Infanti
Auteur principal : Rubia Infanti - Université Paris Ouest Nanterre la Défense
Cette étude exploratoire a été la première à essayer de faire un lien entre la perception des sons de la parole et la production vocale chez le nourrisson âgé de 4-5 mois. Si les bébés vocalisent différemment selon leurs contextes linguistiques (monolingues vs. multilingues), il est probable que le milieu linguistique a déjà une influence sur leurs productions vocales. Or, jusque très récemment, la majorité des chercheurs s’accordaient sur l’idée que les spécificités langagières ne commencent à influencer les productions vocales du bébé qu’au cours du stade du babillage, dans la seconde moitié de la première année. Nous avons aussi cherché à étudier l’effet du contexte social sur les vocalisations des bébés dans les 2 groupes linguistiques (monolingues vs. multilingues). Ainsi, nous avons effectué une analyse acoustique des indices prosodiques (durée, fréquence fondamentale moyenne et contour), de 5318 vocalisations (2568 produites par des bébés multilingues et 2750 produites par des bébés monolingues). Nous avons trouvé que les vocalisations des bébés multilingues sont en moyenne plus longues que celles des monolingues, la fréquence fondamentale (F0) moyenne de leurs vocalisations est moins élevée et la variation de F0 de leurs vocalisations est moins importante que celle des bébés monolingues. Quant aux contours prosodiques, nous n’avons pas globalement trouvé des différences significatives entre les deux groupes linguistiques. Concernant les interactions sociales, les bébés multilingues vocalisent moins en présence d’un partenaire, mais leurs vocalisations ont une F0 plus élevée que celles des bébés monolingues au cours d’un échange avec le partenaire, alors que la F0 des vocalisations des monolingues augmente lorsque leurs vocalisations, ne sont pas associées à celles du partenaire. Ces résultats montrent qu’il existe des différences entre les vocalisations des deux populations au niveau phonologique et interactionnel. Les milieux (linguistique et social) sembleraient donc avoir une influence sur les productions vocales même à un âge très précoce (17 à 21 semaines), avant l’apparition du babillage syllabique.
L’accès aux soins dans la dépression à l’adolescence, Mathilde Labey
Auteur principal : Mathilde Labey - CHRU, Lille
Co-auteur (s) : Michel SPODENKIEWIC, AP-HP hôpital pitié salpêtrière, PARIS, Anne SCHMITT, AP-HP hôpital Robert Debré, PARIS, Jonathan LACHAL, AP-HP hôpital Cochin, PARIS, Marie-Rose MORO, AP-HP hôpital Cochin, PARIS, Massimiliano ORRI, INSERM U669, PARIS, Anne REVAH-LEVY Hôpital d’Argenteuil, ARGENTEUIL
Contexte : La dépression de l’adolescent est un problème majeur de santé publique et l’accès au soin détermine la prévention de ses complications. Si le rôle de l’entourage a été identifié comme ayant un impact sur celui-ci, aucune étude ne confronte les points de vue des adolescents et de leurs parents afin d’explorer la dynamique de l’accès au soin.
Méthode : La photoelicitation consiste à utiliser une photographie produite par les sujets comme support de narration. L’analyse qualitative de 27 entretiens menés de manière distincte avec 30 adolescents et parents, recrutés de manière multicentrique, a été réalisée selon l’interpretative phenomenological analysis.
Résultats : Deux axes d’expérience ont été mis en évidence regroupant chacun deux thèmes principaux. D’une part la demande d’aide qui articule ce que les adolescents (1) cachent et montrent de leur souffrance et ce que les parents (2) voient pour initier la demande de soin. D’autre part l’engagement dans le soin qui nécessite le passage de (3) théories individuelles à (4) une théorie collective.
Conclusion : L’accès au soin des adolescents souffrant de dépression dépend de leur interaction avec leur environnement. D’une part, la demande de soin dépend de la mobilisation de leurs parents et d’autre part, l’engagement dans le soin nécessite l’accordage des différentes théories sur l’expérience y compris celles des soignants qui occupent une position de médiateur. Le concept de crise d’adolescence peut jouer un rôle de frein dans la compréhension du trouble pour les jeunes et leurs parents.
Naître entre deux langues, Françoise Leclaire
Auteur principal : Françoise Leclaire - Université du Maine, EA 2661 CREN (Centre de Recherche en Education de Nantes)
Une équipe de chercheurs (B. Mampe et al., Université de Würzburg) a révélé que dès le deuxième jour, le cri d'un nourrisson diffère selon la langue parlée par ses parents. Non seulement le bébé distingue les caractéristiques prosodiques (mélodie, intensité, rythme) de sa langue maternelle mais il peut, dès la naissance, les reproduire dans ses pleurs. Cette recherche vient contredire l'opinion dominante qui fut que le bébé ne pouvait influencer sa production de sons et montre que le langage commence avec les tout premiers cris.
Que se passe-t-il alors lorsqu'une mère migrante, espérant favoriser la future intégration de son enfant, renonce à la naissance à sa propre langue au bénéfice de la langue du pays d'accueil ? Que provoque la rupture d'avec le “bain linguistique” vécu pendant la grossesse ? Quels liens vont se perdre avec cette langue privée d'affect, des histoires, des jeux de mots, des chants... comme vidée de substance. Prenant appui sur la recherche en didactique du plurilinguisme et sur la clinique transculturelle, faisant l'hypothèse que certaines situations de troubles du langage et de la relation chez l’enfant migrant pourraient être liées à la perte de cette enveloppe culturelle que constitue la langue, une équipe pluridisciplinaire (Université-Sciences du langage, Centre Médico-Psychologique) a imaginé que la transposition, dans un contexte thérapeutique, d'un outil didactique (l'Eveil aux Langues et aux cultures) pourrait offrir aux parents la possibilité de “retisser ces liens défaits”, de retrouver le plaisir de a langue partagée, jouée. Jouer avec toutes les langues pour retrouver la sienne pourrait favoriser le tissage de l'enveloppe culturelle du bébé et nous permettre de “penser la prévention du risque transculturel”.
Deux études de cas nous Permettront de présenter le dispositif expérimental d'atelier parents-enfants et les premiers éléments de résultats.
Adolescente et mère d’un bébé: Pourquoi? Pourquoi pas?, Isabelle Leclercq
Auteur principal : Isabelle Leclercq – CH Vichy
Co-auteur : Hélène Asensi – CMPP La Gravière - Clermont-Ferrand
Ce poster invite le lecteur par un petit Quizz à préciser quelques notions épidémiologiques, médicales et juridiques concernant les grossesses adolescentes en France:
1/ Taux de fécondité des adolescentes en France
2/ Age moyen en France des premiers rapports sexuels chez les ♀
3/ Risques médicaux liés à l'âge pour grossesse et accouchement
4/ Cadre légal des relations sexuelles consenties avec une adolescente
5/ Liberté d’avorter de l'adolescente sans informer ses parents
6/ Exercice de l’autorité parentale par l'adolescente sur son enfant
Une vignette clinique centrale raconte l'histoire d'une adolescente, Fanny, enceinte à l'âge de 14 ans, d'un adolescent du même âge. Elle choisit d'avorter puis se déscolarise, s'éloigne du domicile, et décide avec un compagnon adolescent lui aussi d'avoir un enfant. Elle donnera naissance à un petit garçon à l'âge de 16 ans. Cette adolescente a grandit dans un contexte familial de violence, alcool et inceste.
Rayonneront autour de cette vignette plusieurs hypothèses et métaphores du côté de Fanny puis du côté des résistances des adultes face à ces grossesses précoces:
Quatre hypothèses psychopathologiques concernant le désir de grossesse de Fanny:
1/Passage à l’acte?
2/ Stratégie d’activation de l’attachement?
3/ Ultime ressource pour affronter le père?
4/ Désir de grossesse, désir d’enfant?
Deux métaphores pour illustrer l'histoire de cette grossesse:
1/ la métaphore du nid
2/ la métaphore du dessin
Puis quatre hypothèses concernant les résistances adultes:
1/ Guérilla générationnelle
2/ Transgression
3/ Fascination
4/ Effroi
Enfin un slogan des infirmières américaines qui illustre les différentes hypothèses et conclut le poster: Making dreams, not babies!
Là d'où je viens..., Sophie Maley
Auteur : Sophie Maley, Psychothérapeute, Consultations transculturelles et Centre Babel – Maison des Adolescents – Hôpital Cochin- Paris.
Co-auteur : Dr Jonathan Ahovi, Maison des Adolescents - Dole, Pr Marie Rose Moro, Chef de service, Maison des Adolescents – Hôpital Cochin-Paris
L’infertilité a toujours été une préoccupation pour chaque société. D’une certaine manière, pendant des siècles, la femme stérile, les couples stériles ont été placés en marge.
En occident, depuis le milieu des années 70, les recherches en procréation médicalement assistée ont changé les choses. Insémination, Fiv, ICSI, don d’ovocyte ou de sperme ont permis l’accès à la parentalité de nombreux couples, faisant parfois du désir d’enfant, un droit.
Pourtant, si les techniques médicales sont désormais très bien développées en occident, ces méthodes qui facilitent l’accès au devenir parents ne sont pas généralisées. Ailleurs, autour du monde, les avancées techniques médicales n’ont pas l’importance qu’elles ont en occident. Faute de moyens financiers et techniques, l’Assistance Médicale à la Procréation n’est pas développée sur les 5 continents de la même façon et la fracture nord-sud est, là aussi, très visible. Pour des raisons éthiques et religieuses ces pratiques médicales ne sont pas non plus une panacée.
C’est le cas sur le continent africain où le premier bébé éprouvette a vu le jour au Cameroun en 1998, soit 20 ans après l’anglaise Louise Brown.
En Afrique, une femme sans enfant est encore « mal vue ». La femme infertile peut même être exclue de la société, marginalisée, mise à l’écart. La femme infertile porte malheur et il arrive qu’elle soit considérée comme une sorcière. De même, on attribue souvent à l’infertilité des causes liées à la sorcellerie ou à l’envoutement. Telle femme du Maroc attribuera son infertilité à un mauvais sort alors qu’une femme Soninké du Mali pourra imaginer que l’enfant qui ne vient pas est resté dans le monde feutré des ancêtres, monde dont vient tout bébé. Ainsi, les représentations de « l’enfant qui ne vient pas » se rattachent souvent à une hypothèse d’ordre culturel ayant pour but de dire quelque chose de sensé de cette scandaleuse et incompréhensible infertilité (Delaisy de Perceval).
Si l’infertilité est le signe d’une malédiction, d’une attaque de l’invisible, il existe une multitude de savoirs traditionnels qui permettent de lutter contre l’infécondité. Entre tradition et technicité médicale actuelle, comment viennent ces bébés tant attendus ? D’où viennent-ils ? Qui sont-ils ? Qui sont leurs parents ? Quel est le regard porté sur chacun (mère, père, enfant) dès lors qu’il est question d’AMP ?
« Entre ici et là-bas ? Je vous dessine le chez moi », Exploration qualitative des productions des enfants en psychothérapie transculturelle, Alice Titia Rizzi
Auteur principal : Alice Titia Rizzi, psychologue, Hôpital Cochin, Maison de Solenn, Maison des Adolescents, Paris. Thèse de doctorat à l’Université Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité.
Co-auteur (s) : Marie Rose Moro, pédopsychiatre, chef de Service, Hôpital Cochin, Maison de Solenn, Maison des Adolescents, Paris. Professeur Université Paris Descartes.
L’objectif du projet de recherche est d’améliorer les connaissances sur le processus psychothérapeutique dans le domaine de la clinique transculturelle des enfants de la seconde génération. La question principale porte sur les enfants des migrants et sur comment ils s’emparent du dispositif transculturel pour se construire une identité métisse. Notre recherche se focalise sur le matériel créé par les enfants, notamment les dessins, grâce aux données recueillies dans le cadre des groupes de consultation transculturelle de l’Hôpital Cochin (Maison de Solenn) et de l’Hôpital Avicenne (Bobigny).
Il s’agit d’une recherche observative qui suit des démarches exploratoires purement qualitatives. Dessins, interactions et récits sont analysés à plusieurs niveaux : individuel, familial et groupale. Les analyses sont longitudinales, transversales et comparatives sur un total de cinq cas cliniques. Les niveaux culturel, individuel et leur interaction sont simultanément considérés.
La méthodologie est celle du complémentarisme basée sur les théories propres à l’ethnopsychanalyse. Cette méthode intègre des éléments psychanalytiques ainsi qu’anthropologiques dans un double discours obligatoire mais non simultané. Ceci permet de comprendre les mouvements intrapsychiques ainsi que de décoder les sens collectifs, tissant les liens entre contenant et contenu.
Premiers résultats :
- Mise en évidence d’un métissage des enfants
- Les enfants construisent un sens qui leur est propre en empruntant à l’histoire parentale et à leur propre représentation du monde
- L’interprétation des dessins et des récits doit tenir compte de l’univers de sens métissé des enfants.
Les bébés pleurent-ils dans leur langue maternelle ?, Fatima Touhami
Auteur principal : Fatima Touhami, Psychologue clinicienne, Maison des Adolescents de Cochin, Maison de Solenn, Paris.
Co-auteur (s) : Dalila Rezzoug, Pédopsychiatre, Service de psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent, Avicenne, Bobigny, Marie Rose Moro, Professeure de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, Université de Paris Descartes, Sorbonne Paris Cité, Chef de service de la MDA de Cochin, Maison de Solenn
Depuis Mead, nous savons que chaque bébé nait dans un bain langagier et culturel, qui va lui permettre de lire le monde et de donner sens aux événements.
La clinique confronte la complexité des contextes linguistique dans les quels grandissent les bébés ; l’observation, l’écoute des parents, nous amène à nous intéresser au bilinguisme à fin de soutenir les interactions langagières précoces des bébés avec leurs parents et de développer au mieux leur capacité de communication et de socialisation.
C’est par « la musique du langage, que l’enfant entre dans le langage »(Golse). La musicalité, la prosodie de la langue maternelle, les soins, le maternage vont permettre alors un bon accordage et apaiser les bébés.
Les recherches actuelles montrent comment le bilinguisme est favorable au développement cognitif et social de l’enfant, alors que dans la pratique de nombreux enfants ne bénéficient pas des ressources linguistiques de leur environnement familial, c’est le paradoxe du bilinguisme.
La période de scolarisation est une période charnière pour les enfants bilingues, souvent vécue, comme un deuxième exil, particulièrement pour les enfants de Migrants de pays en voie de développement. Après une migration, certaines familles se trouvent en difficultés à transmettre, leur langue, la culture d’origine, parfois du fait d’un vécu traumatique dans le pays d’origine, et parfois d’une immigration difficile dans le pays d’accueil les rendant peu disponible à la transmission.
Comment évaluer ses enfants de Migrants, sont-ils réellement bilingue et quelle influence a leur bilinguisme sur leur capacité cognitive et leur intégration dans l’école de la république ?
L’équipe de recherche sur le bilinguisme (Centre du langage, Service de Psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent, Avicenne, Bobigny), a créé un outil d’évaluation, L’Elal d’Avicenne, pour des enfants allophones et primo arrivants et permet d’ explorer la production et la compréhension de l’enfant dans sa langue maternelle mais également de reconstituer le parcours langagiers, l’histoire familiale, migratoire et l’influence de ses différents facteurs sur la qualité du bilinguisme chez l’enfant.
La place de la tradition dans les familles vietnamiennes ayant des enfants avec des difficultés psychiques au Vietnam et en France, Thu Hang Nguyen
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Pour citer cet article :
Posters : Colloque "Nouveau-nés, nouveaux bébés ? Être bébé avec sa famille, dans sa culture et face au monde d'aujourd'hui", CRDP, Clermont-Ferrand, 21 et 22 novembre 2013, http://www.anthropoweb.com/Posters-Colloque-Nouveau-nes-nouveaux-bebes-Etre-bebe-avec-sa-famille-dans-sa-culture-et-face-au-monde-d-aujourd-hui_a672.html,
ISSN : 2114-821X, Le Portail des sciences humaines, www.anthropoweb.com.
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