Musique, image et transversalité des modes d'expression en Art-thérapie. Troubles du langage dans la petite enfance. Partie 1.
Cette conférence a été enregistrée le 17 mars 2012 à l'occasion de la journée d'information "Pédagogie musicale et Musicothérapie à la Scola Cantorum" organisée par l'A.F.E.M., Association Française pour l'Education Musicale. Cette première partie présente le cadre théorique et pratique de l'Art comme médiateur qui va permettre le soin.
Les réactions et interprétations des enfants sur les images présentées.
Au total, chaque photographie véhicule une dimension métaphorique, singulière à chacune. L'ensemble des images signe un style homogène. Cependant, l'ambiance de chaque photographie reste différente.
La forme, telle qu'elle se donne à voir, impressionne et informe le cerveau.
Une voie s'ouvre alors, celle de l'imagination active, moteur d'une pensée.
Une fois identifiées les multiples facettes de réalité-là, l'approche en clinique devient possible.
Musique, image et transversalité des modes d'expression en Art-thérapie. Troubles du langage dans la petite enfance. Partie 2.
Cet enregistrement a été effectué ultérieurement dans un cadre bruyant. Cette deuxième partie présente les cas cliniques et la pratique du travail de Michèle Guillin-Hurlin, l'utilisation des images pour dénouer le silence et les blocages d'enfants dyslexiques.
Les cas cliniques, résumés très succincts de ce qui est consigné dans l'ouvrage "l'Image en art-thérapie"
Sébastien est un enfant de 6 ans. Il est en grande section maternelle. Il est adressé pour troubles d’articulation massifs qui perdurent sans la moindre amélioration malgré 6 mois de rééducation assidue.
Lors de mon premier contact avec lui, il se montre souriant, sage, curieux de ce qui l’entoure. Il regarde. Mais, il parle soit à voix basse de façon inintelligible ou se cantonne dans le mutisme.
Je lui propose un bain de photos. (Toutes les photos, sauf la n°7-baigneur abandonné.) Il ne s’exprime pas. Sauf à faire bouger ses yeux d’une photo à l’autre. 10 ‘ de silence. Que je respecte. Je propose d’arrêter-là la séance. Il répond « non » avec la tête. C’est donc moi qui vais formuler verbalement ce que je vois sur les photos en mettant l’accent sur les couleurs, les formes. Sébastien écoute et regarde. Il paraît très intéressé. Il n’est pas pressé de partir.
En arrivant à la séance suivante, Sébastien me tend de suite un dessin très conventionnel qu’il a fait chez lui. Je le remercie. Je nomme ce que je vois. Il écoute, regarde et acquiesce avec la tête. Ce sont des dessins très réalistes, images avec lesquelles nous travaillons classiquement.
Je lui propose de dessiner à mon tour. Mon dessin sera une bouche entr’ouverte, prête à parler. Lui, cette fois me demande à revoir les photos. Il fait bouger ses yeux de l’une à l’autre. Il ne se passe encore rien d’actif, autre que sa demande formulée.
Et nous voici à notre 3ème séance et à son 1er dessin : Un gros poisson qui fait des bulles.
Aussitôt il me fait observer qu’il respire mais qu’on ne voit pas l’eau.
Il a parlé sans même sans rendre compte, et moi, j’entre aussitôt en dialogue avec lui, à partir de son dessin à lui.
J’observe qu’il jette un coup d’œil « furtif et appuyé » sur la photo n° 5 « La Fleur-Araignée ». Il soupire. Il quitte la séance l’air content.
Nous remarquons-là l’ébauche d’un début de processus avec prédominance d’un para-verbal (mimiques, regards furtifs,…) l’importance de la relation triangulaire : enfant, image, accompagnateur, l’empathie au centre de la relation (respect des silences, attention portée aux productions de l’enfant, écoute et regards partagés. Je remarque aussi son regard porté sur la photo n° 5 (« métaphore de l’agressivité ») ; (en correspondance avec la forme dentelée « Kiki », mais cela je l’ignorais à l’époque-) Le processus va-t-il continuer ?
Nous voici au dessin n° 2 de Sébastien : « Des lèvres jaunes, cousues avec des ourlets noirs. »
Sébastien était arrivé l’air sombre. (expression non verbale d’un ressenti.) De suite, il s’est absorbé (il s’applique, tire la langue) dans la réalisation de son dessin.
C’est moi qui vais regarder le dessin attentivement et le faire parler (voir livre), pour conclure que « cette bouche est très belle et qu’elle pourra sûrement s’ouvrir un jour ». Et, cette fois, lui, me répond verbalement.
A partir de ce moment-là (2 mois après le début des séances), Sébastien se met à progresser très rapidement et facilement. J’en suis surprise. Je ne comprends pas bien que cet enfant que l’on m’avait présenté comme hermétique à la rééducation se mette à progresser plus vite que la moyenne. Je vais donc consulter l’ensemble de son dossier médical.
Je découvre alors l’existence d’une violence familiale majeure, dont il était interdit de parler.
Je comprends mieux le processus : l’impact, malgré tout supposé, de la photo n° 5 comme miroir d’un vécu intérieur gardé secret/ Vécu extériorisé par ces lèvres cousues. Un dire sans dire, comme dans les contes, qui soulage, apaise.
Avec l’enfant, nous continuons nos séances, avec toujours l’empathie comme point central et aussi la présence des photographies. Nous sommes à 6 mois de rééducation.
Voici le dernier dessin de Sébastien : « Le Jockey ». Et, élément important, Sébastien nomme lui-même son dessin.
Ce dessin montre un cavalier en compétition qui drive un cheval de course.
Sébastien parle. Il n’a plus de troubles d’articulation. Il est scolairement intégré.
Par contre, il reste fragilisé eu égard au contexte familial. Un accompagnement devrait être poursuivi.
Outre le « processus de créativité », il est intéressant d’observer comment, derrière un diagnostic avéré, nous pouvons découvrir autre chose. Et, dans le cas de Sébastien, les troubles d’articulation n’étaient en réalité que les symptôme de quelque-chose d’autre (un ressenti douloureux en lien avec une violence familiale).
C’est le « respect du symptôme » qui nous a permis de toucher cette réalité-là et, donc, d’entrer en relation véritable avec Sébastien, par le biais de la « chose artistique », et sans souffrance ajoutée. Sans ce que nous appelons « centre unificateur extérieur » (selon la terminologie de Jacques Porte), nous n’aurions probablement pas pu « toucher et faire sortir » cette réalité trop douloureuse.
Ce que nous apprenons aussi, à partir de ce cas clinique simple somme toute, c’est que nous aurions tout intérêt à mieux connaître la dynamique des situations.
Ceci, si nous voulons mieux appréhender l’être humain dans sa globalité, c’est-à-dire ne pas nous limiter seulement à connaître sa pathologie (ce qui est cependant nécessaire), mais si nous voulons essayer de mieux comprendre la façon dont il la vit, d’une part, et quels sont les points de force, d’autre part, pour prendre appui dessus.
Alexis a 7 ans. Il est en C.P. d’adaptation.
Il est dyslexique, c.a.d. avec un écart entre le QIV et le QIP de plus de 15 points.
Son Q.I.G. est de 120, donc supérieur à la moyenne.
Malgré cela, il est en échec scolaire et ses acquis sont inexistants.
C’est un enfant qui adore les bandes dessinées. Il est très vif. Ses poches sont remplies de gadgets plus laids les uns que les autres. Il déteste tout ce qui oblige à lire et à se concentrer. Une très grande instabilité idéatoire.
Des difficultés avec son schéma corporel.
Sur le plan comportemental, c’est un enfant à la fois fusionnel et rejetant. Immature et régressif. Triste et agressif parfois. Un petit côté provocateur aussi. Relations assez difficiles avec les camarades d’école.
Ses parents sont tous deux commerçants. Peu disponibles. Alexis s’en plaint.
Pour cet enfant intelligent, je décide de solliciter la « pensée divergente », c’est-à-dire l’émergence de plein d’idées à partir d’un stimuli, l’image photographique. Une image qui fera appel à son esprit imaginatif et ludique.
Une image qui le conduise au cœur d’une « drôle de chose, plutôt pas belle » pleine d’un mystère à découvrir. J’ai pensé à la photographie n° 4 (LE TROU), avec cependant une parade avec les photos n° 6 (Disney) et n°9 (Noël Bleu)
1ère séance. Je propose la photo n° 4 « LE TROU ».
Et là, SIDERATION. L’enfant est littéralement scotché, « dans » l’image. Un état de fascination que l’on retrouve parfois, quelle que soit la population concernée, quel que soit l’âge du récepteur et quelle que soit l’image. Quelque chose se passe-là qui aboutit à une fixité. Fixité dont il faut sortir pour passer « devant » l’image.
Alexis est sorti seul de cette fixité. Il a attrapé l’image et la placée DEVANT lui. Puis aussitôt il s’est mis à gribouiller sur une feuille qu’il avait prise sur le bureau. En partant, il avait amené une autre feuille, vierge, chez lui.
La Séance suivante se décline en 2 séquences, à partir de cette même photographie n° 4 :
- Un 1er dessin (qu’il me donne en arrivant) : (que j’appellerai « la sortie du trou ») Alexis m’en donne spontanément le récit suivant :
« Ils vont à la guerre avec leurs flèches. Ils sont sortis du trou. »
- Un 2ème dessin, qu’il produit dans la foulée de son récit. (cette figure n°2 que j’appellerai « confusion » ou « régression »). Alexis m’en donne aussitôt le récit suivant : « Le monstre qui avale tout dedans, et le fantôme qui regarde. Il brûle tout avec des fusées. Et le chat est sauvé, il est dans une bulle. »
Lui-même, semblait être comme dans une bulle, totalement impressionné, SURPRIS, par ce qu’il venait de faire.
S’ensuit un temps de SILENCE. Une pause.
Une pause que je vais suivre d’un dialogue, totalement axé sur à la fois son dessin et son récit à lui.
Nous restons sur une interrogation, et lui, me demande alors d’autres photographies. Je lui propose alors, ensemble la n° 6 et la n° 9.
Il manifeste aussitôt son approbation, la poursuite de son chemin dans l’imaginaire et s’enquiert qu’il reverra bien ces 2 photos-là la prochaine fois.
A partir des photos 6 et 9, un 3ème dessin va naître. (Je l’ai appelé l’apocalypse). Il se décline en 2 séquences. Récit spontané d’Alexis après avoir dessiné cette figure n° 3 : « C’est la guerre, la fin du monde. Le dragon tout puissant, il est commandé par une créature, un martien avec son arc de flèche. »
S’ensuit à nouveau un temps de SILENCE. Cette fois, la tension ne retombe pas.
Alexis est inquiet. Par rapport à son dessin. (Est-ce que son dessin me montre bien ce qu’il veut dire ?.)
Il convient de répondre aussitôt à cette « interrogation-attente », à partir du dessin, du récit, des ressentis partagés.
Cette fois (et c’est la 2ème séquence de ce même épisode), c’est Alexis qui apporte SA réponse, en commentant lui-même SON récit, DEVANT son dessin. Voici donc la « suite-commentaire » de son récit se rapportant à la figure n° 3 : « Si ça se trouve, le Martien, c’est peut-être un bonhomme… Il a pas encore fini de se battre ».
De nouveau, nous reprenons un dialogue. Un autre dialogue qui se tourne de + en + vers la réalité. D’abord, on retourne à la réalité de l’image photographique, plus exactement de l’objet représenté, et qui se cache derrière l’image. « La petite machine à penser s’est mise en route ». Nous sommes bien dans un processus …de créativité.
Le 4ème dessin nous le confirme. D’entrée de jeu, Alexis affirme son désir de dessiner ce qu’il a dans sa tête. (après l’apocalypse de la figure n°3, voici ce que j’ai appelé la symbolique de la baleine avec la figure n°4). Le récit spontané d’Alexis est le suivant : « La baleine a avalé le dedans de ma maison avec mon papa et avec un garçon qui rit, parce que, lui, il peut sortir. (et avec une intonation de joie triomphante) : ça y est, moi je suis sauvé ! Regarde (il montre), je suis en haut. Je suis le bonhomme vert qui marche ».
Naturellement, il s’agissait ensuite de refaire marcher ce petit bonhomme sur la terre. Avec les ressentis, les regards croisés, les paroles partagées ENTRE réel et imaginaire… avec une sorte de pensée émergeant d’une « intelligence visuelle », mise en mouvement.
Il était intéressant de voir le « dessin comme processus ». Comment Alexis a ajusté, transformé les formes au fur et à mesure, avec un trait rapide, comme pour donner sens à son espace.
Et, peut-être, en même temps pour « donner à voir » un sens. Un sens partagé.
Une question : Cette attraction et cette facilité à jouer avec les formes concrètes (c’est-à-dire non arbitraires comme le sont les lettres) vient-elle de la pensée multi dimensionnelle qui caractérise souvent la pensée du petit dyslexique ?
Nous arrivons à notre dernier dessin, La 5ème figure.
Mais auparavant, nous avons consacré nos séances à un « retour au réel ». Alexis m’avait demandé de lui expliquer les photographies. Il s’était aussi, et c’est un point important, intéressé au photographe. Au plan technique, certes, mais pas seulement. A la question : « comment il a fait avec son appareil photo ? », il en formulait une autre : « est-ce qu’il avait vu lui aussi des monstres dans sa tête ? ».
Et puis, à sa demande, je lui avais révélé la réalité de l’objet représenté sur la photographie. Alexis, attentif et concentré, était captivé. La voie était ouverte pour un retour à sa réalité propre, n’ignorant rien de ses talents.
Arrive donc la figure n° 5 (que j’ai appelée « l’anniversaire »). Voici le récit d’Alexis (en 2 temps) 1/ Spontané : « Un avion loup avec une grande langue qui arrive. Il va atterrir. Il y a un gâteau d’anniversaire avec plein de bougies. Mais une grosse dame loup avec de grandes dents, une grande langue, un collier en squelette, empêche un autre petit oiseau de venir. Il n’a pas le droit de se poser. Heureusement, sur son dos, il a un poignard qui ressemble à une aile. »
Et, avec jubilation, il enchaîne : « est-ce que, toi, tu le vois le poignard ? »
Court dialogue : non, mais maintenant que tu me l’as montré, oui.
Mimique de satisfaction+++ et, 2/ (après échange) conclusion « réflexive » de son récit, regardant son dessin : « Y faut bien qui passe. PAUSE. Et puis (d’un air fier) t’as vu le poignard, il est pointu. »
Prédominance de la forme qui me permet de revenir au contraste : Pointu/rond, à la forme des lettres, aux sons, à ce qui paraît énigmatique mais que l’on peut découvrir …. (Il jette un œil aux photographies, permanentes, qui ont joué un rôle central car elles ont permis que se joue, dans le discontinu des émotions, un décentrage/recentrage, jusqu’à l’affirmation de la trace laissée par le dessin.)
Et, plus que le dessin en lui-même, c’est « l’acte de dessiner » qui, en finale, a permis la mise à distance nécessaire par rapport à « l’aura » de la photographie.
Il y a bien une « utilité du faire » inscrit dans la matière.
Enfin, Importance du contenu concret de ce dernier dessin avec le gâteau d’anniversaire, devenu accessible. Recentrage affectif signifiant pour l’enfant. Dans le même temps, le comportement d’Alexis a changé. Mieux canalisé. Plus mâture, un meilleur relationnel avec les autres. Un graphisme amélioré et, surtout, une motivation à trouver les bonnes stratégies pour apprendre et mieux passer de la pensée en image (rapide) à une pensée verbale (lente), comme il avait su le faire avec ses propres récits.
Nous pouvons conclure qu’il y eu des effets. Des effets réels. Même si nous ne sommes pas en mesure d’en expliquer les mécanismes de façon rationnelle.
Enfin, s’agissant des images photographiques, il est surprenant de relever les similitudes des thèmes imaginaires observés entre les enfants normalement scolarisés et les enfants en souffrance, même si les modes d’expression sont différents.
"Ce qui importe au fond est la perception vague par l'enfant que ce qui se crée dans l'espace-temps de la thérapie est une façon indirecte de travailler sur ses difficultés". Je reprends là les propos du docteur Klein pour résumer le vécu et les effets de nos rééducations.
Ce qui, dans notre expérience, a été actif au départ, c'est "l'Aura" de la photographie. "Aura, singulière à chaque photo, perçue et partagée par l'ensemble des populations.
L'enfant, nous l'avons constaté, s'est émancipé de l'Aura pour faire trace à lui-même, avec ses propres productions. Il y a eu amorce de dialogue, émergence d'une pensée. Ainsi, au-delà de "l'Aura", par-delà "la Trace et le trait", ce qui se communique-là, c'est le fait qu'il n'y a aucun lieu clos où l'on s'enferme sous le regard de l'autre. Liberté et rigueur sont au coeur de cette relation.
Ce processus, ne nous apporte-t-il pas alors un embryon de réponse à la question du "Comment éclairer les origines psycho dynamiques de la créativité, en dehors du cadre psychanalytique classique" ?
L'heure n'est-elle pas venue de reconnaître une valeur objective à la subjectivité ? Sciences et humanités ne seraient plus séparées...
Et si, l'Art était l'interface entre l'émotion et la cognition ? Ce n'est qu'une hypothèse ! ...
Pour aller plus loin, découvrez "L'image en art-thérapie, la photographie comme médium relationnel"
En prolongement de son ouvrage " La musicothérapie réceptive et son au-delà. ", l'auteur propose une approche visuelle. Là encore, la tonalité de l'oeuvre transforme le récepteur en explorateur de son propre univers, moteur du partage.
Entre la photographie qui s'offre au regard et le regard qui la capte, il se passe quelque chose. Comment réel et imaginaire vont-ils s'articuler ? Comment passer de l'émotion à la cognition ? Le processus de créativité observé auprès d'enfants, en milieu scolaire et thérapeutique, contient des réponses. Mots, récits, dessins d'enfants en sont le terreau. En clinique, la méthodologie est inspirée en partie par celle, revisitée, de Jacques Porte. Les expériences concrètes, matière de l'ouvrage, interrogent les neurosciences. Entre conceptuel et non conceptuel, elles offrent une place à une pensée particulière. Se pose la question de l'Art comme interface entre émotion et cognition. Cet ouvrage propose des outils utiles à tout adulte accompagnateur d'enfants : parents, pédagogues, thérapeutes médicaux et paramédicaux, artistes, photographes, plasticiens, musiciens, écrivains.
Michèle Guillin-Hurlin est orthophoniste, art-thérapeute. Sa pratique s'inspire des préceptes de Jacques Porte, appliqués à la photographie, dans une orientation rééducative. Membre des associations CORIDYS, SPPE et SIPE (Sociétés française et internationale de psychopathologie de l'expression et d'art thérapie).
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