Dès l’entrée, le conquistador monte fièrement son cheval dans son épaisse armure. C’est dans l’altérité et la confrontation des deux civilisations que l’exposition démarre.
Deux couleurs se font face : le rouge pour les Incas, le bleu pour les espagnols. L'histoire du conquistador Francisco Pizarro fait face à équité à Atahualpa. L'ambition de Pizarro (noble mais hors mariage) et l'ascension d’Athahuelpa.
L’écriture de cette histoire par les espagnols, la version des envahisseurs, est reconnue dès la première scène, face à une société *sans* écriture.
L’exposition est nécessairement bien documentée sans cesse recontextuée. Le cadre est posé du démarrage. Un très beau cours d'histoire bien rédigé, équilibré. De belles pièces sont exposées, comme cette impressionnante hacquebute, et les colliers d’échanges confrontés dans la même vitrine. Le peu d'objets, disposés et choisis, offre une occasion de découvrir des pièces peu exposées du musée comme le vase chauve-souris. La part belle est faite à l'histoire : celle des hommes et celle des recherches. Les interprétations se confrontent. Le piège est espagnol, la facilité guerrière est présente, la rançon est un pillage organisé.
Au détour de cette histoire, une vidéo est intéressante tant du point de vue artistique que culturel ; elle retrace les traits des vestiges fondateurs ou pas dans les rues actuelles de Cuzco.
L'équilibre et le détail nous plonge dans cette guerre. Des Incas invitant et Pizarro qui arrive avec tout le poids de sa charge d’invasion et d'assujettissement. On entend les armes, on sent la guerre se préparer dans un contexte d’insurrection civile interne déjà des Incas.
L’Exposition est immersive, on vit la montée en pression et la guerre inéluctable. Les uns disent que Atahualpa a jeté par terre une Bible, les autres disent que les émissaires ont refusé de boire les breuvages proposés en signe de dialogue. L’exposition s’achève avec les jalousies espagnoles des terres conquises.
Une belle exposition historique, très documentée et équilibrée, qui contraste avec une affiche qui peut interpeller par son manque d’équité. Une des meilleures expositions de cette année au musée, pour tous les âges, du plus amateur au plus initié.
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