Une synthèse paradoxale s’opère en France, au tournant du XXe siècle, entre les notions de liberté et de convention, de création et d’accord. En partant de la tension critique qui accompagne l’introduction du concept poincaréen de convention en mathématiques et en physique, Cédric Chandelier montre comment se forme un nouveau positivisme. La crise de la conscience née des transformations de la science a le caractère structurel d’un état qui se prolonge à travers la philosophie bachelardienne, et jusqu’à la récente tentative de conciliation entre l’épistémologie historique et la tradition analytique. La thèse défendue est que le positivisme a survécu à sa remise en cause au nom de la liberté. En revenant aux origines du conventionnalisme, l’auteur soutient qu’il est cependant possible de mesurer la dimension cosmique de l’action réflexive de la conscience.