Naissances de la philosophie politique et religieuse

Anne Baudart



Extrait

Athènes désigne, comme on le sait, un site géographique et urbain : la capitale de l'Attique, contrée de l'ancienne Grèce, située au nord-est du Péloponnèse, en face de l'île d'Eubée. Elle est aussi un lieu d'inventivité et d'institutions exemplaires. La démocratie y prend corps au VIè siècle avant notre ère. La philosophie scelle les prémices, aux environs des VIIe ET VIe siècles, du socratisme platonicien et du mathématisme antique. Science, politique, philosophie s'imbriquent au point de faire germer, à la fin du Ve siècle et dans la première moitié du IVe, l'écriture systématisée de Platon, à la suite de Démocrite, de quelques décennies sans doute son aîné et fondateur de l'atomisme. Les Idées intelligibles de Platon, au principe de la compréhension du monde sensible, auront leurs «vis-à-vis» dans les «atomes», structures intelligibles de la matière. Démocrite est natif d'Abdère, ville de l'ancienne Thrace, sur la mer Egée. Platon est natif d'Athènes. Là réside leur différence, plus peut-être que dans l'esprit de leur philosophie !
Le Ve siècle, dit «Siècle d'or» d'Athènes, s'avère le théâtre à la fois tragique et épistémique du procès du philosophe Socrate et de l'oeuvre platonicienne. L'Académie, école fondée par Platon en 387 et dirigée par lui jusqu'à sa mort, en 347, sise dans les jardins d'Akadêmos, au nord-ouest de la ville, sera influente en Grèce jusqu'au premier siècle avant notre ère et connaîtra des épigones fortement renaissants sous l'Empire romain. --Ce texte fait référence à l'édition Broché .
 

Présentation de l'éditeur

Comment penser l'évolution du monde aujourd'hui ? L'analyse du passé peut-elle nous aider à mieux appréhender ses bouleversements ? C'est ce que montre ce livre foisonnant où l'Antiquité grecque et romaine, puis les débuts du christianisme, revisités de façon éclairante, nous permettent de comprendre qui nous sommes, dans nos manques et nos richesses, nous Européens, nous Occidentaux, de comprendre qui nous étions, qui nous devenons, qui nous deviendrons.
Ces Naissances des fondations et des fondements de la «modernité» dissipent l'ignorance, l'enfouissement dans l'oubli de ce qui forge l'identité d'une culture commune aux variables plurielles. La philosophie politique nous permet ainsi de nous réapproprier le passé pour mieux le rattacher à notre présent et mieux nous projeter dans l'avenir. Seules la connaissance et sa mémoire vive délivrent des cécités, terreaux des fanatismes. Socrate, Platon, Cicéron, saint Augustin : des hommes qui ont pensé et expérimenté, chacun à leur manière, chacun à leur époque, ce qui, aujourd'hui encore, fait que nous vivons les uns avec les autres dans l'espace public de la politique. En ces temps de tumultes contemporains, les Anciens n'ont jamais été plus modernes.

Agrégée de philosophie, Anne Baudart est professeur en Première supérieure et maître de conférences à l'Institut d'Études Politiques de Paris. Elle est l'auteur de nombreux ouvrages dont plusieurs destinés au grand public comme Socrate et Jésus (Le Pommier, 1999) ou Qu'est-ce que la démocratie ? (Vrin, 2005).

Jeudi 22 Décembre 2016