Questions de communication n°18

Catherine Kellner, Luc Massou, Pierre Morelli coord.



Dans la montée en puissance de l'usage des technologies de l'information et de la communication (TIC), les non-usagers constituent plus qu’une anomalie, en particulier lorsqu’il s’agit de l’internet. Des études récentes montrent l’existence d’un « effet plateau », c’est-à-dire d’un net ralentissement de la croissance des internautes depuis 2002 dans les pays développés, voire d’une stagnation de la proportion des non-usagers de l’internet d’une année à l’autre. Et si ce taux témoigne de la présence d’une frange d’irréductibles, on sait aussi que ces non-usagers peuvent, à plus ou moins long terme, devenir des usagers. A contrario, on sait aussi que des usagers peuvent, à un titre ou un autre, momentanément ou régulièrement, devenir des non-usagers. Dans la littérature scientifique – francophone ou anglo-saxonne – la question des non-usages est rarement posée comme une problématique en tant que telle. Elle y est abordée comme un cas particulier d’usage si ce n’est, la plupart du temps, comme un défaut d’usage. Or, la question du non-usage est suffisamment complexe pour justifier qu’on la traite en tant que telle.

L’une des interrogations consiste donc à savoir, alors que la généralisation des connexions à l’internet est effective dans les pays occidentaux, quelles sont les motivations et facteurs qui expliquent la persistance des non-usages. On montrera ici qu’être non-usager témoigne parfois d’un positionnement (refus de la modernité et de la suprématie des technologies, résistance-s au changement…) qui relève d’un choix délibéré, affirmé ou revendiqué (position de principe). Toutefois, on verra aussi l’émergence de facteurs qui complexifient la cartographie et le rapport entre usages et non-usages.


Sommaire



Les non-usagers des TIC
Dossier coordonné et présenté par Catherine Kellner, Luc Massou, Pierre Morelli

Sally Wyatt, « Les non-usagers de l'internet. Axes de recherche passés et futurs »  ;

Fabien Granjon, « Le "non-usage" de l'internet : reconnaissance, mépris et idéologie » ;

Panayiota Tsatsou, « Pourquoi certains n'adoptent-ils pas l'internet ? L'influence de la vie quotidienne et de la culture de résistance en Grèce » ;

Catherine Kellner, Luc Massou, Pierre Morelli, « Des usages limités des TIC chez des professionnels de l'éducation et du conseil dans le social » ;

Thilo von Pape, Corinne Martin, « Non-usages du téléphone portable : au-delà d'une opposition binaire usagers/non-usagers ».

Échanges

Béatrice Fleury, Jacques Walter, « Interdisciplinarité, interdisciplinarités » ;

Roselyne Koren, « Quand l'interdisciplinarité est un "état d'esprit" critique et heuristique » ;

Sylvie Leleu-Merviel, « De l’infra-conceptuel à des données à horizon de pertinence focalisé » ;

Dominique Maingueneau, « Analyse du discours et champ disciplinaire ».

Notes de recherche

Joëlle Desterbecq, « Recomposition des formats télévisuels de campagne électorale. La communauté française de Belgique à l’occasion des élections de 2004 » ;

Hervé Glevarec, « Troubles dans la fiction. Les effets de réel dans les séries télévisées contemporaines et la post-télévision » ;

Florian Hémont, « Réfléxivité limitée et réification : un travail interactionnel de conventionnalisation ».

Notes de lecture

Culture, esthétique
Histoire, épistémologie
Médias, journalisme
Sociétés
Technologies de l'information et de la communication


Lundi 24 Janvier 2011