Cet ouvrage collectif vient à un moment où l’activité patrimoniale a largement débordé ses institutions officielles et où sa couverture par les sciences humaines et sociales a pris une consistance certaine. En dix textes et au moins autant de situations, en France, à Rhodes, à Tonga, en Uruguay et en Colombie, il donne à saisir des « implications anthropologiques » de et dans l’exploration de cette activité, à partir desquelles se dessinerait un fil conducteur permettant de parcourir, sans la réduire, sa grande hétérogénéité. Qu’on la prenne sous l’angle de l’irruption du patrimoine dans les terrains (de jeu) des anthropologues ou bien sous celui de la constitution du patrimoine en un domaine singulier de recherche, l’anthropologie du patrimoine apparaît inséparable des interrogations récurrentes sur la catégorie de culture : sur son institution, sur sa mise en scène, sur sa spectacularisation, sur les façons de l’écrire comme sur la critique de son pouvoir de purification, de hiérarchisation ou de domination. Que montrent ces écritures anthropologiques de patrimoines ? Qu’en se frottant aux expériences du passé, de la culture, religieuse ou profane, de la quête de reconnaissance, de la mémoire des violences de guerre, de la discrimination sociale, de la ruine des choses du monde, les anthropologues font l’expérience du patrimoine, instrument politique aux multiples fonctions : contrôle, aménagement, restauration, réparation, reconnaissance…
Jean-Louis Tornatore est anthropologue, professeur à l’université de Bourgogne (Dijon) et chercheur au Centre Georges-Chevrier « Sociétés et sensibilités » (UMR 7366 CNRS-uB). Dans la continuité de divers travaux sur l’activité patrimoniale et mémorielle, il explore aujourd’hui les conditions de possibilité d’un scénario contre-hégémonique du patrimoine.
Texte de Flavie Ailhaud, Noël Barbe, Hélène Bertheleu, Aurélie Condevaux, Véronique Dassié, Arelia Epstein, Cyril Isnart, Anne Marie Losonczy, Sarah Rojon, Sylvie Sagnes
Édité par Jean-Louis Tornatore
Jean-Louis Tornatore est anthropologue, professeur à l’université de Bourgogne (Dijon) et chercheur au Centre Georges-Chevrier « Sociétés et sensibilités » (UMR 7366 CNRS-uB). Dans la continuité de divers travaux sur l’activité patrimoniale et mémorielle, il explore aujourd’hui les conditions de possibilité d’un scénario contre-hégémonique du patrimoine.
Texte de Flavie Ailhaud, Noël Barbe, Hélène Bertheleu, Aurélie Condevaux, Véronique Dassié, Arelia Epstein, Cyril Isnart, Anne Marie Losonczy, Sarah Rojon, Sylvie Sagnes
Édité par Jean-Louis Tornatore
SOMMAIRE
Introduction
Expériencer le patrimoine Jean-Louis Tornatore
I. Au patrimoine, etc. !
Au miroir de la médiation : le présent du patrimoine, Sylvie Sagnes
Culture et « culture » religieuse. Manuela Carneiro da Cunha chez les catholiques, Cyril Isnart
« Experts » et « communauté » dans la définition du patrimoine culturel immatériel : le cas du lakalaka tongien, Aurélie Condevaux
Quand le patrimoine fait (la) ville. Le passé dans les luttes pour l’espace en Uruguay, Ariela Epstein
La production numérique du patrimoine par des amateurs en réseaux. Le cas des pratiques d’exploration et d’exposition de friches industrielles, Sarah Rojon
II. La clinique, et après ?
De l’efficacité des ruines. Patrimonialisation et sanctification de Bellavista, village noir détruit (Chocó, Colombie), Anne-Marie Losonczy
À propos d’une candidature Unesco et de l’organisation des publics. Retours critiques sur les réglages du dossier du Biou d’Arbois, Flavie Ailhaud & Noël Barbe
Les mémoires des migrations au musée ? Questions patrimoniales et dynamiques anthropologiques, Hélène Bertheleu & Véronique Dassié
Démocratie patrimoniale et figures de l’immigré Noël Barbe, avec la collaboration d’Émilie Notteghem.
Expériencer le patrimoine Jean-Louis Tornatore
I. Au patrimoine, etc. !
Au miroir de la médiation : le présent du patrimoine, Sylvie Sagnes
Culture et « culture » religieuse. Manuela Carneiro da Cunha chez les catholiques, Cyril Isnart
« Experts » et « communauté » dans la définition du patrimoine culturel immatériel : le cas du lakalaka tongien, Aurélie Condevaux
Quand le patrimoine fait (la) ville. Le passé dans les luttes pour l’espace en Uruguay, Ariela Epstein
La production numérique du patrimoine par des amateurs en réseaux. Le cas des pratiques d’exploration et d’exposition de friches industrielles, Sarah Rojon
II. La clinique, et après ?
De l’efficacité des ruines. Patrimonialisation et sanctification de Bellavista, village noir détruit (Chocó, Colombie), Anne-Marie Losonczy
À propos d’une candidature Unesco et de l’organisation des publics. Retours critiques sur les réglages du dossier du Biou d’Arbois, Flavie Ailhaud & Noël Barbe
Les mémoires des migrations au musée ? Questions patrimoniales et dynamiques anthropologiques, Hélène Bertheleu & Véronique Dassié
Démocratie patrimoniale et figures de l’immigré Noël Barbe, avec la collaboration d’Émilie Notteghem.